Périodiquement, un déjeuner réunit ma sœur, mon frère et moi. Il n’existe aucun autre cercle où nous nous connaîtrions depuis si longtemps.
C’est à mon tour d’inviter et mon choix s’est porté sur le restaurant Apicius où la cuisine de Jean-Pierre Vigato s’exprime dans l’écrin le plus élégant de la capitale. Les couleurs, les tons, les éclairages, les objets, tout est ravissant.
Jean-Pierre Vigato selon une tradition dont je ne suis pas nécessairement adepte vient proposer des plats hors carte, où la truffe abonde. Nos choix sont parfois différents. L’œuf à la truffe est délicieux, car la truffe embaume, et l’agneau, dans sa simplicité est une merveille.
Ai-je le palais moins amène, je ne sais, mais le Champagne Henriot 1996 que j’adore me parle moins aujourd’hui. C’est un solide champagne à l’orthodoxie rassurante, mais comme dirait Audiard, « y cause pas ». Et ce doit être moi qui suis aujourd’hui embrumé car le Châteauneuf-du-Pape Beaucastel 2003, petite merveille de joie de vivre, me semble scolairement parfait, mais sans vibrato. Mettons cela sur le temps ou mon humeur, car ces deux vins valent plus que ce que j’en ai perçu.
Déjeuner au restaurant Apicius est un ravissement.