Le lendemain, on se fait beau pour aller à l’hôtel W, à South Miami, qui est au nord de Miami Beach, le long des belles plages de sable blanc. L’entrée monumentale donne déjà le style de l’endroit. Notre table est réservée au restaurant « The Dutch« , où nous pouvons dîner à l’intérieur ou à l’extérieur. Nous choisissons une table dehors. Autant la décoration alentour évoque le grand luxe, autant ce restaurant est d’un standing bien inférieur. Dîner dans la pénombre n’est pas ma tasse de thé. Le sommelier, Nicholas Abuabara, est un passionné, et il sent qu’il aura du répondant. Il est ravi quand je demande des verres à vin pour le champagne, et il est aussi positif quand je lui reproche d’avoir carafé le vin rouge sans me demander mon avis. Mon menu est un pot pourri de pigeonneau, puis un agneau très correctement cuisiné. Le chef serait un élève de Daniel Boulud, ce qui est une carte de visite. Mais l’assiette n’exprime pas le niveau que l’on pourrait attendre.
Le Champagne Egly-Ouriet blanc de noirs Grand cru « Les Crayères » sans année nous fait très forte impression. Le nez plante le décor, envahissant. En bouche, le champagne est très vineux, d’une grande tension, et claque en bouche. C’est un champagne qui cause ! On pourrait croire qu’il est très strict, mais en fait, il s’arrondit progressivement pour devenir plus sensuel dans son raffinement. C’est un très grand champagne.
Le Château Rayas Chateauneuf-du-Pape 2006 a un parfum très engageant. Il est même avenant. En bouche, c’est la jeunesse fruitée qui s’annonce. J’ai un peu de mal à reconnaître un Chateauneuf-du-Pape, mais je perçois assez bien Rayas, avec cette matière sans concession. Le vin exprime son fruit et sa jeunesse et il n’y a pas encore le côté bourguignon si aimable chez Rayas. C’est un vin promis aux plus belles destinées, mais qui a encore besoin de temps pour avoir son caractère énigmatique si élégant. Un jeune gamin qui promet et montre sa noblesse, c’est le 2006 d’aujourd’hui.
La piscine du W est gigantesque, séparée de la mer et sa plage de sable blanc de peu de mètres, et à notre arrivée elle était privatisée pour un cocktail avec un embryon d’orchestre et un D.J. Le lieu est particulièrement cossu, et le restaurant n’a pas le niveau du site.
Quittant le W nous allons jouer les curieux à l’hôtel Mondrian décoré par Philippe Starck. Décidément, Miami n’arrêtera pas de nous éblouir. Les décorations sont osées, provocantes, mais ça pulse. Ce lieu est inspirant. L’immense piscine surplombe le bras de mer qui sépare Miami Beach du continent, et dans la féerie des lumières, les grues du port industriel sont comme des géants qui forment une armée de lumière. Tout ici est fait pour surprendre. Et ça marche !
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Avant The Dutch nous sommes allés déjeuner à la piscine de l’hôtel Biltmore, où nous avions séjourné l’an dernier
la piscine de l’hôtel W