Le second dîner de Noël se passe aussi à la maison. Deux petits-enfants sont partis tôt ce matin pour rejoindre leur grand-mère lyonnaise. Nous serons sept, tous présents la veille.
Je commence l’ouverture des vins vers 15 heures. C’est la première fois que j’ouvre un vin d’une des allocations que je reçois de la Romanée Conti. C’est un Grands Echézeaux 2001 dont le niveau dans la bouteille a laissé une infime place à l’air. Le vin touche le bouchon quand la bouteille est debout. Le bouchon est de très belle qualité et le parfum très jeune est prometteur.
Quand j’ai fait les photos des bouteilles, j’ai vu que le bouchon du Musigny Comte de Vogüé 1955 est descendu et risque à tout moment de tomber dans le liquide. S’il tombe, il me faudra carafer le vin, ce qui ne permet plus l’oxygénation lente. Avec des gestes très doux j’essaie que le tirebouchon trouve un point d’accroche pour qu’il empêche le bouchon de tomber.
Je réussis à extirper le bouchon qui vient avec beaucoup de difficultés car le cylindre du goulot est très irrégulier et s’oppose à la montée du bouchon. J’ai peur que le bouchon n’ait pollué le vin mais le parfum ne me paraît pas dégradé.
J’ouvre les deux champagnes. Fort curieusement, le Bollinger Grande Année 1982 n’a pas de pschitt alors que le Mumm Cuvée René Lalou 1973 en a un significatif. Les deux bouchons sont cisaillés, le bas du bouchon ne sortant qu’avec un tirebouchon.
Le programme sera : gougères, mimolette et autres amuse-bouche puis à table une poularde de Bresse et gratin dauphinois, fromages et bûche au chocolat et à la meringue.
Le Champagne Bollinger Grande Année 1982 a une petite amertume qui limite le plaisir mais qui va s’estomper au bout de dix minutes et rendre plus large le champagne qui devient plus accessible et charmant.
Le Champagne Mumm Cuvée René Lalou 1973 est absolument magnifique. Il a tout pour lui, charme, structure, jolie complexité. C’est le champagne mature parfait.
La poularde de Bresse de taille respectable est d’une tendreté rare. Le Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 2001 est un grand vin noble, riche, vif. Il est épicé et un peu jeune pour moi.
Le Musigny Comte de Vogüé 1955 est très bouchonné ce qui n’était pas apparu à l’ouverture. Ce nez de bouchon ne se retrouve pas dans le goût. Le vin est subtil et un peu fatigué. Ma fille cadette est très rebutée par le nez de bouchon. Et quand au bout de quelque temps ce défaut disparait, ma fille trouve le vin intéressant car il a gardé de belles complexités. Je ne suis pas très content, car sur ces deux jours, trois bourgognes sur les quatre ont été insuffisants. Pour deux d’entre eux j’avais pris le risque mais pour le troisième il y a eu la mauvaise surprise d’un bouchon qui avait glissé.
Pour la bûche au chocolat et meringue j’ai choisi un Champagne Dom Pérignon rosé 1998 qui est absolument idéal. C’est un rosé de belle expression, typé et dynamique.
Les cadeaux ont été nombreux et variés avec de belles intentions. Ces deux dîners de Noël ont été un grand moment d’affection.