Aller faire du shopping à Beverly Hills ne ressemble à rien d’autre. Toutes les plus grandes marques mondiales du luxe sont présentes dans de larges avenues où le vrombissement des Ferrari et le feulement de mastodontes dont le son évoque les vieux bateaux de pêche, passent totalement inaperçus. Ici, tout respire le fric, tout exsude l’opulence avec des taux de concentration qui dépassent les seuils admissibles et pourraient être interdits par la loi si l’on était en France. Ici, tout est serein, assumé. J’avoue que venant d’un pays où la réussite n’est pas acceptée et doit être cachée, on se sent bien. Mais on se sent petit, tant l’échelle du pouvoir d’achat paraît atteindre des dimensions inconnues. Le plaisir de se promener dans des allées où les palmiers graciles montent au ciel l’emporte largement.
Bipin Desai, l’organisateur des trois jours de folie ayant prévu d’organiser un dîner informel entre les trois repas officiels m’a demandé de fournir un champagne récent de qualité. Ayant reçu son mail après mon départ en avion, je vais dans une boutique de vins de qualité que j’avais déjà visitée. Le double magnum de Mouton 1929 est toujours là, ainsi que d’impressionnantes collections de grands vins anciens. J’achète un champagne et voulant négocier, le vendeur me dit qu’il faut l’aval de la patronne propriétaire de l’endroit. Nous bavardons, j’achète et elle me dit : « voulez-vous prendre un café ». Et à la terrasse d’une échoppe qui vend des chocolats, nous avons bavardé autour d’un café coupé de chocolat chaud. Il n’y a qu’en Amérique qu’une telle convivialité peut si facilement se nouer.