Après une visite chez un vigneron d’Ambonnay, je retourne à l’Assiette Champenoise pour goûter un champagne avec Arnaud Lallement. Il s’agit d’un Champagne Krug Private Cuvée années 60. J’avais dit à Arnaud, avant ouverture, que je considère ce champagne comme une synthèse de la perfection du champagne. Il faut être courageux ou intrépide pour dire une telle chose.
Sébastien, le sommelier chef du restaurant apporte la bouteille à la table située dans la cuisine immense du restaurant. Je retire des morceaux de la fine cape du bouchon et tout-à-coup le bouchon me saute des mains et monte de quelques centimètres et retombe. Quelle surprise de voir qu’un champagne de plus de 60 ans a gardé une telle pression.
Dans les verres, le vin a gardé de belles bulles et sa couleur est d’un jaune doré. Le nez est impressionnant d’énergie. En bouche, le miracle est là. Ce champagne est d’une ampleur extrême. Il est tellement cohérent. Je confirme mon propos initial : ce vin est la synthèse de ce que l’on souhaite d’un champagne parfait. Il dépasse tous les critères possibles.
Arnaud me dit que du fait de son amitié avec la maison Krug, il a pratiquement tout bu de la production de cette belle maison, mais jamais il n’a jamais bu un champagne comme celui-ci. Sébastien est ému et dit qu’il n’a jamais bu un Krug aussi parfait. Je sens qu’il est impressionné.
Malgré l’apéritif dînatoire de la famille Coutier à Ambonnay, je souhaite quelque chose de plus complexe que le gourmand comté de 36 mois et Arnaud fait réchauffer un pigeon à se damner, l’un de ses plats emblématiques. Et je vis un moment de bonheur pur avec ce Krug aux qualités infinies.