Une anecdote, liée à une coïncidence : dans un précédent bulletin, j’avais fait part de ma très grande surprise devant la qualité extrême de Malartic-Lagravière 1955. J’avais de très bons souvenirs de 1955, alors que c’est une bonne année qui n’est pas toujours citée parmi les plus grandes. Mouton Rothschild 1955, par exemple, bu à la Marée m’avait laissé un immense souvenir. Le lendemain de ce repas, un paquet postal arrive à mon bureau. Je l’ouvre et je trouve un château Calon 1955, un Montagne Saint-Emilion. Je cherche la raison de ce cadeau, envoyé sans aucune lettre, et je reçois ensuite un fax du propriétaire qui, appelé au téléphone, me dit en substance ceci : « j’apprécie votre amour du vin qui transparaît dans vos bulletins, alors, si vous mettez en valeur mon vin dans vos dîners, j’aurai le plaisir de l’y avoir vu figurer, et de plus cela pourra donner une bonne image de mon domaine ». Je trouve la démarche fort sympathique et je n’hésite pas à parler déjà de ce vin : Montagne Saint-Emilion fait des vins d’une subtilité qui mériterait plus d’examen. Et j’en profite pour dire à tous les producteurs ou négociants qui me lisent : « voilà une voie à suivre !!! ». Je suis prêt en effet à accueillir vos belles bouteilles pour les mettre en valeur avec la cuisine de grands chefs de talent. La coïncidence, c’est évidemment que ce viticulteur m’a justement envoyé un 1955, reçu le lendemain d’un si beau Malartic. Je vais le mettre en valeur – en surprise – lors du prochain dîner.