On peut imaginer que fêter la naissance de mon deuxième petit-fils se répétera. Je propose à mon gendre d’ouvrir un Krug 1982. A bonne école, il me suggère que l’on se « fasse le palais » avant de boire ce champagne de rêve. Il ouvre un Champagne Henriot 1996 qui est extrêmement plaisant. Si l’on devait donner la définition d’un champagne de plaisir, je crois qu’on choisirait ce champagne qui se boit facilement, sans chichi ou intellectualisation excessive. Ce champagne est bon, résolument bon, joyeux, ce qui ne l’empêche pas d’avoir de la structure et de la personnalité.
La première gorgée du Champagne Krug 1982 ressemble au rideau que l’on soulève qui donne un aperçu suggestif du vestiaire des filles. Car si l’attaque en début de palais est discrète, le champagne révèle des vagues successives et infinies de saveurs complexes et variées. On ne finit pas de découvrir ce qui se cache derrière les pans de ces rideaux. Le champagne s’amuse à pianoter sur la langue une série d’émerveillements. Le repas n’apportant aucune saveur du raffinement qui conviendrait à cette icône, nous en profitons pour lui-même, pour célébrer un petit être qui agrandit la famille. La liste des prétextes ne s’arrêtera pas là.