Le Cognac Hine fait une présentation de ses cognacs à l’hôtel Burgundy récemment inauguré, qui est d’une décoration particulièrement élégante. Dans une jolie salle de réception aux couleurs raffinées nous avons devant nous six verres de Cognac Hine à goûter. Pendant qu’Eric Forget, maître de chai nous explique l’histoire, je sens les cognacs. Le 1988 a un nez très boisé, riche, onctueux et doucereux. Le 1983 ‘early landed’ a un nez très sec et raffiné. Le 1983 a un nez plus riche et aussi raffiné. Le 1975 ‘early landed’ a un nez plus féminin, doucereux, très raffiné, le 1975 a un nez équilibré qui manque un peu de complexité. Le 1960 a un nez plus évolué que j’adore, car le cognac commence à s’intégrer. L’impression générale est très raffinée. C’est le 1988 qui est le plus boisé. Les millésimés ne représentent que 1,5% des ventes des cognacs Hine. Les millésimés ne sont faits que du meilleur lot de la grande champagne. Quand on estime qu’un millésimé est prêt, généralement après 20/22 ans de fût, il est conservé en cuves inox.
Eric nous explique le "early landed". C’est strictement le même cognac, dans les même fûts, mais qui font leur vieillissement en Angleterre, car les anglais aiment que les cognacs qu’ils apprécient vieillissent chez eux. Hine est la seule maison qui perpétue cette tradition.
Nous passons à la dégustation, du plus vieux au plus jeune, selon le conseil d’Eric Forget. Voici mes notes, sachant que c’est sans doute la première fois que je goûte en continu des alcools.
Le Cognac Hine 1960 a un nez doucereux, élégant. En bouche son attaque est belle, très équilibrée. Il y a un final de bonbon anglais, avec de l’anis et de la pêche. La rémanence est un peu faible. Mais quand je le goûte après le tour complet, le final est nettement meilleur.
Le Cognac Hine 1975 a un nez très doucereux, assez discret. En bouche, les fruits jaunes s’imposent. L’attaque est boisée et l’alcool manque un peu d’ampleur. Il y a du litchi dans le final et des fruits blancs. Il est très élégant et ne passe pas en force.
Le Cognac Hine 1975 ‘early landed’ a un nez très délicat, fin et racé. En bouche, il est nettement plus "cognac" que les autres, et son final est très "cognac". Ça c’est du cognac pour moi !
Le Cognac Hine 1983 a une couleur plus foncée. Le nez est très élégant. C’est un joli cognac au final un peu court. La personnalité est plus discrète et l’alcool plus fort. Il est un peu rêche et n’a pas beaucoup de fruits.
Le Cognac Hine 1983 ‘early landed’ a une couleur plus claire que le 1983. Le nez est élégant. Comme pour le 1975, cette version ‘early landed’ est très cognac au final fruité. Pour mon goût c’est un beau jeune cognac.
Le Cognac Hine 1988 a un nez très doucereux, de sucre et de bois parfumé. Il a une belle présence en bouche et une belle assise. Il est très bien fait et doté d’un beau final. J’aime beaucoup ce cognac qui promet.
Je retiens le 1988, le plus typé, le 1975 ‘early landed’ qui est le plus authentique, et le 1960 qui se présente déjà comme un cognac ancien, pour lequel je vibre plus, quand le temps harmonise toutes choses. Cette dégustation est très convaincante.
François le Grelle, directeur général de Hine nous retient à déjeuner sur place dans le restaurant du Burgundy à la belle décoration. On sent qu’on essuie les plâtres, car le service devra se rôder. Nous goûtons deux vins du même nom, du pays d’Oc, en blanc puis en rouge. Il s’agit du Carabas, Vin du Pays d’Oc Baron Philippe de Rothschild 2007. Le blanc est un chardonnay à l’imagination réduite. Le rouge est flatteur, très tendance moderne et passe-partout. En cours de route, nous avons essayé des cognacs sur des plats. Mais il est rare que le cognac ne soit pas dominant ou écrasant. C’est hors repas que la démonstration du cognac Hine est convaincante. Son élégance est remarquable.