Le jour de mon anniversaire est le lendemain du déjeuner dominical au cours duquel nous l’avons souhaité en famille. Ma fille cadette et mon fils sont présents au dîner. J’ouvre un Champagne Moët & Chandon Brut Impérial sans année qui doit être, au vu de la bouteille, des années 60. Le bouchon est de belle qualité. Le pschitt existe et la couleur du champagne est d’un bel or presque orangé. Le parfum est très pur, doux et charmeur. En bouche ce qui frappe c’est la douceur, la séduction et ce sentiment de bien-être que procure ce champagne. On se sent bien avec lui. Il n’a pas la complexité des Krug que nous avons bus les jours précédents, mais comme son message est lisible, franc et de plaisir, nous adorons ce champagne qui accompagne des coquilles Saint-Jacques juste poêlées associées à de fines découpes de poireaux marinés.
J’ouvre ensuite une bouteille d’un kitsch assumé. C’est un Champagne rosé G.H. Mumm & Co Cordon Rosé 1975. Tout est kitsch. La cape qui veut suggérer le champagne est blanche avec des petits points jaunes qui font bulles, l’étiquette est d’un marron gris, et une imposante rose dessinée par le peintre Foujita est posée en plein centre de la collerette du haut de la bouteille. Cette bouteille me faisait envie. Le pschitt est très marqué, le bouchon est très beau et long.
La couleur de champagne est très surprenante parce que je ne vois pas la moindre trace de rosé. Le Moët était beaucoup plus rose. La couleur est celle des blés d’été, très jolie dans sa pâleur. En bouche, ce champagne est tout en délicatesse. Il suggère, il esquisse et il est incroyablement fluide. Je le pressens très gastronomique. Nous n’avons hélas rien à lui proposer car nous dégustons un camembert de compétition qui s’appelle « la petite normande », fabriqué par DUP dont l’affinage est un des meilleurs de ceux que j’ai pu apprécier. Et ce ne sont pas les myrtilles qui vont aider à créer un réel accord. On boit donc pour lui-même ce champagne délicat, fluide, d’une belle longueur et ces deux champagnes ont conclu les festivités de mon anniversaire.
les bouchons des champagnes des trois derniers jours. En haut les deux Krug Grande Cuvée années 50, au centre le Dom Pérignon 1966, en bas, le Moët Brut Impérial années 60 (voire plus vieux) et le Mumm Cordon Rosé 1975