Béatrice, l’une des deux élèves de Cordon Bleu, m’a envoyé ses commentaires sur les vins qu’elle a bus lors de la séance du 22 mai 2014. Elle était à la table du groupe 1. Je les mets bien volontiers sur ce blog :
Champagne le Brun de Neuville Brut sans année
La bulle est fine et vive, arômes de brioche et d’amande fraiches, l’attaque en bouche est généreuse et tapisse le palais de gourmandise. Il fut une excellente mise en bouche.
Jéroboam Champagne Pommery & Gréno 1943* La robe ambrée a perdu son effervescence, le premier nez sur des arômes tertiaires de pommes à surmaturité, de noix, l’aération à rendu le bouquet de plus en plus intense et complexe (j’ai conservé mon verre plus de 4 heures) vers des arômes délicats de fruits secs, de raisins de Corinthe d’abricots, et de figues. A ma grande surprise la bouche est ample et la structure acide toujours là. Le milieu de bouche est généreux, les bulles invisibles à l’œil crépitent encore et apportent de la fraicheur, la finale est longue et persistante sur des arômes agréables ranciotés. Voyage au cœur de l’histoire, 1943, la France n’est pas encore libre (un champagne de femmes sans doute …), maman venait d’ouvrir les yeux.
Meursault Patriarche 1942.
Je suis servie en dernier, le dépôt s’écoule dans mon verre …Qu’en sera t-il? La robe jaune paille aux reflets ambrés est encore cristalline. Le premier nez est incroyablement intense sur des arômes d’amandes et noisettes grillées, la bouche est encore vive, la structure a perdu de la chair mais l’acidité se défend encore et prolonge le plaisir de la dégustation ! Je suis partie à 23H30, il embaumait encore …Sacré « Meursault ».
Muscat sec de Kelibia Tunisie # 1980*
Quelle surprise, moi qui suis alsacienne ! Une flute de Muscat Tunisien 1980! La robe est dense, couleur papaye aux reflets tuilés, le nez est puissant et net sur des arômes de fruits exotiques confiturés avec une note mentholée, la bouche est ronde avec une certaine amertume, la finale assez courte. J’ai respiré ce nez toute la soirée, et toujours fidèle il ne m’a jamais quitté ! Quelle persistance, une très belle découverte.
Vin du Château Katsunuma Japon 1938.
Ce vin m’interpelle ….Japon 1938 ? La robe est encore bien intense couleur framboise écrasée, peu dégradée pour un vin de 76 ans … le nez est incroyablement puissant sur des arômes d’encens, d’épices cannelle, girofle, et cardamome, la bouche est ronde et la chair encore pulpeuse. Ce vin n’a cessé de me surprendre toute la soirée.
Varennes Franc de Pied Chinon Domaine Charles Joguet 1989 La robe est encore bien intense rubis profond, le premier nez est encore fermé quelques notes de poivre noir apparaissent cependant, la bouche est tendue les tannins sont fondus mais toujours présents. Deux heures s’écoulent …le vin s’est ouvert, les notes de fruits noirs compotés se sont réveillés !Il faut toujours être patient.
Le Château Carbonnieux rouge 1961* Un vieux Carbonnieux de 1961 ….. habillé d’un manteau « couleur du passé » m’a livré tout l’orgueil qui lui restait mais je l’ai trouvé malgré tout bien fatigué.
Château Fougueyrat Saint Emilion 1961 Même Millésime sur l’autre rive, avec plus de chair et d’élégance.
Château Ausone 1953* Dommage qu’il fut bouchonnée, ce flacon m’a néanmoins fait rêver, quelques heures…..Nous nous presque rencontrés !
Château Canon Grand Cru classé Saint Emilion magnum 1955* la robe grenat est encore intense, le nez puissant, giboyeuse, de sous-bois a vraiment fière allure, la bouche n’a pas à rougir, elle est ronde et toujours généreuse l’équilibre est encore au rendez-vous.
Vosne-Romanée Camille Giroud 1949
Je suis déjà surprise par la couleur de la robe …65 ans …Encore intense, grenat au reflets tuilés, le bouquet m’étonne encore plus, des notes de cerises si caractéristiques d’un jeune pinot noir ? l’aération complexifie les arômes, humus, feuilles d’automne apparaissent peu à peu, la bouche est généreuse et délicate, la structure des tannins soyeuse, la finale est longue et racée, quelle chance d’avoir dégusté une telle merveille !
Le Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape rouge 1959 est une merveille. Je partage cet avis, un vrai cadeau, souvenir fixé dans ma mémoire pour longtemps, je n’ai pas manqué de remercier la personne qui avait apporté ce merveilleux flacon !
Côte Rôtie Brune & Blonde Chapoutier 1955, Les Côtes du Rhône à l’honneur, ce soir ….Micaschistes ou Artzel, qui des deux sera le mieux nous restituer ce vieux millésime? Encore concentrés et puissants, la Syrah s’exprime …Le terroir aussi, j’ai cependant une préférence pour la Côte Brune pour sa longueur en bouche et son nez de poudre à canon couplé à des notes de poivre noirs. J’ai pris un cliché de ces deux bouteilles je ne manquerai pas d’en faire l’éloge au Domaine Chapoutier la semaine prochaine!