À J-1 du 15 août, nous allons déjeuner chez des amis fidèles de ces festivités depuis de longues années. Les téléphones ont fonctionné, notre amie discutant de ses recettes avec ma femme et notre ami discutant avec moi de ses choix de vins. Nous sommes face à la baie de Hyères par un temps splendide.
Un ami fidèle qui boit des vins introuvables pouvait se trouver dans la région en ce jour. Mes amis qui l’ont rencontré au dîner de mon anniversaire l’invitent volontiers. Florent vient avec de jolies pépites.
Les apéritifs de Muriel sont des œuvres d’art culinaire et d’une générosité sans borne. Le Champagne Billecart-Salmon rosé magnum sans année est très agréable, franc, simple et convient parfaitement. Il joue bien son rôle.
Un des amuse-bouche appelant un vin rouge, il me semble que le Château Certan 1918 pourrait entrer en scène. Florent l’avait ouvert vers 10 h et comme il n’avait pas ses outils là où il séjournait, de nombreux débris de liège flottaient dans le liquide. Florent étant venu chez moi, j’ai vite extirpé les débris, avant que nous n’allions chez nos hôtes. J’avais senti un parfum envoûtant, riche et vif. Le voyage de 50 kilomètres avec des débris de liège n’a aucune influence sur le vin.
On le sert maintenant et nous sommes tous conquis par ce vin merveilleux. Un vin de 105 ans aussi brillant confirme ma théorie selon laquelle un grand vin ne décline pas mais s’installe sur un nouveau palier, correspondant à l’âge atteint. Il n’est donc pas question de se demander si ce vin décline mais de profiter de son palier de 105 ans. Force est de constater que c’est une réussite absolue. Ce vin a un fruit inimaginable. Il est rond, truffé, et s’exprime avec une élégance unique.
Le Clos de la Coulée de Serrant Mme A. Joly 1976 est servi de nouveau aujourd’hui avec une crème de céleri aux truffes. Je le trouve brillantissime et très au-dessus de ce qu’il offrait hier. Il faudrait sans doute ouvrir de tels vins la veille. L’intensité du vin est remarquable. Il est tranchant et complexe comme hier. Son caractère énigmatique fait que je l’adore.
Le Château Lynch Bages 1981 est intense, solide, truffé et se montre à un niveau supérieur à ce que j’attendais. C’est un grand vin.
Le Château Vannières Bandol 1976 apporté par Florent est très rare car il y a très peu de bandols qui existent de cette époque. Le vin est très garrigue, profond et solide. Il a tellement de caractère que je l’ai adoré sur un Epoisses puissant. J’ai mis ce vin quatrième de mon vote mais il aurait pu être troisième.
Le Champagne Comtes de Champagne 2006 quand il avait été mis sur le marché, m’avait séduit par sa force de persuasion. Il a beaucoup plus de mal à m’impressionner aujourd’hui car il est encore trop ‘brut de coffrage’. Il serait sage de le garder encore une vingtaine d’années car il a un potentiel de vieillissement certain.
Le repas a été exceptionnel. Mon classement des vins serait : 1 – Château Certan 1918, 2 – Clos de la Coulée de Serrant Mme A. Joly 1976, 3 – Lynch Bages 1981, 4 – Vannières Bandol 1976. La plus belle surprise au-delà de l’exceptionnel Certan 1918, c’est la Coulée de Serrant, transcendée par rapport à la veille.
Au cours du repas nous avons proposé à Florent de faire partie du noyau dur des festivités du 15 août. Il sera avec nous l’an prochain si Dieu le veut.
Un grand événement, celui du 15 août, nous attend demain.