Je fais partie d’un des cercles parisiens historiques. Constatant que ma vie me pousse beaucoup vers le Sud, je décide de me retirer. Dans le groupe sympathique dont je fais partie, je vais au déjeuner hebdomadaire où j’étais peu assidu. J’offre à cette belle assemblée Veuve Clicquot rosé 1985. Quel beau champagne. J’avais le souvenir du Veuve Clicquot rosé 1964 que j’avais bu en magnum et qui m’avait fait, comme à mes convives, une impression extrême. Celui-ci est de la même trempe. Une couleur de rose jaune saumon du plus bel effet, une bulle fine, discrète mais active, présente plus en bouche qu’à l’œil, et des évocations de fruits blancs jaunes et verts qui forment un ensemble délicat à la trace longue en bouche. Une salade de fruit est fort opportune et c’est avec les quartiers d’orange oints de sirop que le champagne s’exprime avec le plus de joie.