Autres essais récents lors d’un repas : en pré apéritif, Clos du Marquis 1995, honnête mais sans véritable aspect qui accroche. Dom Ruinart 1986 acheté chez un sympathique caviste. Quel beau champagne ! C’est dense, c’est même un peu fumé. Délicieux champagne si agréable, pas aussi flamboyant que le Salon, mais de grande classe. Un Château Sainte Roseline 2001 Cotes de Provence dont je ne connais pas la provenance, bien agréable vin de vacances, et le Roc des Anges, Cotes du Roussillon Villages 2001 aussi (ma contribution passagère à cette année) fait par la compagne de l’œnologue de Maury Mas Amiel. C’est frais, puissant, très tendance actuelle. Et évidemment, quand arrive un Beaune 1955 Bouchard Père & Fils, on voit bien ce qui sépare un vin de construction d’un vin d’élégance. Une très jolie bouteille d’un « Hospices de Beaune, Cuvée Guigone de Salins » 1947, mise Vandermeulen. Lorsque j’ai voulu déboucher, le bouchon est tombé. Carafé, de l’encre. Et quand il s’est ouvert, un solide et jeune Bourgogne à qui l’on ne donnerait que dix ans, si l’on gomme la petite blessure amère. On peut imaginer qu’après l’incident d’ouverture, beaucoup d’amateurs auraient jeté ce vin. Il faut laisser ces vins revenir à la vie. Puis, Cuvée Aimé Cazes 1973 Domaine Cazes Rivesaltes. C’est fort comme un cognac, capiteux et envoûtant. Essayé d’abord sur une tarte aux pommes qu’il accompagne en grand gaillard, puis le lendemain sur une salade de mangues, pour créer un accord délicat. Très belle réussite. A propos de lendemain, les mêmes vins de ce repas bus le lendemain ont montré : extinction des feux du 1947. Fadeur des deux 2001, alors que le Clos du Marquis se mettait à exister. Constance du Beaune 55, et perfection du Cazes 73. C’est assez amusant de voir que les impressions du jour se confirment ou s’infirment le lendemain.