Avec une indécente quantité d’un caviar fort bon à gros grains et peu salé, Ruinart « R » non millésimé, que je situe vers 1989. L’accompagnement avec le caviar est idéal, car la bulle est bien agressive, bien pénétrante, sur un support à peine vineux justement adapté à cet œuf si typé.
Une banque d’investissement m’invite dans une salle à manger digne dont la fenêtre au premier étage ouvre sur la Place Vendôme que l’on domine entièrement. On se sent forcément important. Après un champagne que j’oublierai, un Puligny-Montrachet Olivier Leflaive 1997 dont je n’ai pas retenu le Clos. Le caractère gouleyant des Puligny est toujours bien agréable, contrastant joliment avec un nez métallique. Un Lynch Bages 1989 est un honneur que j’apprécie. Ce vin a un nez qui annonce toute la puissance qu’il est prêt à montrer. Animal, guerrier, il déborde de sa jeune énergie. En bouche un plaisir bien construit, car l’année 89 est maintenant en train de s’affirmer. On est en présence d’un grand vin, offrant de larges satisfactions. Peut-être un peu trop bon élève et pas assez canaille. L’âge le dévergondera sans doute.