Le Comte Stephan von Neipperg nous reçoit pour visiter Canon La Gaffelière. Un long exposé sous le soleil de plomb dans les vignes nous fait toucher du doigt que le travail de la terre et de la vigne n’est pas de tout repos. D’un humour fréquent, incisif, intelligent, le Comte fait des considérations brillantes sur le vin et la façon de le faire. Sous un immense magnolia du château un Pol Roger délicat étanche notre soif. Le dîner dans une belle salle de garde avec Stéphane Derenoncourt et Nicolas Thienpont nous permet de découvrir Domaine de l’A 2000 de Stéphane Derenoncourt que j’avais rencontré lors de la dégustation de ce miraculeux Gaffelière 1904, le Château Bellevue 2001, le Pavie Macquin 1998, le Canon La Gaffelière 1996 absolument délicieux et meilleur à mon goût que La Mondotte 1997 que le Comte préfère. Le premier est authentiquement bordelais quand le second est moderne. Stephan nous fait l’honneur de faire ouvrir Canon La Gaffelière 1950 absolument délicieux, dont le goût n’est évidemment pas dans les recherches actuelles du Comte, mais représente un témoignage du plus bel intérêt.
Le repas de traiteur est absolument délicieux : homard qui est du homard, lapin (original en bordelais, mais Stephan l’est) à la chair intense. Après la dernière bouchée, d’immenses cigares pointèrent vers le ciel, créant un nuage cubain de la plus belle senteur.