Dimanche 12 novembre 2017
L’histoire commence il y a huit mois. Je recevais systématiquement les publicités d’un voyagiste parce que j’avais fait avec ma femme il y a environ vingt ans la croisière gastronomique du paquebot France.
La publicité pour un tour du monde en avion me donnait des envies. J’en parle à ma femme et à des amis, et nous sommes quatre, prêts à nous inscrire. Mais en fait, les hésitations se sont multipliées et je me suis retrouvé seul à vouloir confirmer une inscription. Avec l’accord de ma femme j’ai donc décidé de faire le tour du monde proposé sur trois semaines.
Je commande un taxi pour 6h30 un dimanche matin, à une heure où les rues sont vides. Le taxi arrive avec huit minutes de retard, ce qui a le don de m’énerver et le chauffeur, avec une naïveté touchante, me dit qu’il m’avait déjà conduit il y a quelques années à Roissy et qu’il était déjà arrivé en retard.
Au terminal 3 de l’aéroport de Roissy la présence du voyagiste est forte et l’on offre des viennoiseries aux arrivants ce qui est très agréable et gentil. Nous sommes environ 160 à voyager dans un avion portugais, au personnel portugais, qui va nous suivre pendant les trois semaines. Nous embarquons pour un vol direct vers Panama
distant de 8.700 kilomètres. Le vol sera de plus de onze heures et le décalage horaire est de six heures.
Comme il est fréquent, il y a beaucoup trop d’annonces tant l’animateur de notre groupe veut nous séduire et nous persuader du caractère unique de ce voyage.
A l’apéritif, on nous sert un petit coffret Kaviari qui contient une « ligne » de caviar qui constitue une aimable mise en appétit. Je goûte cet agréable caviar bien équilibré avec un Champagne Ruinart Brut sans année qui convient à cet exercice. Voilà une belle façon de nous recevoir.
Le déjeuner est très acceptable pour un repas en avion. Je bavarde avec mes voisins qui sont d’Albertville et d’Annecy et connaissent le restaurant Les Morainières à Jongieux. Nous sommes donc en terrain de connaissance. La discussion se poursuit et il s ‘avère que Didier a été dans le même métier que moi, celui de l’acier. Beaucoup de noms et de souvenirs surgissent au détour de nos échanges.
Le voyage étant fort long je regarde le film »La La Land » qui est joliment romantique. Que du bonheur.
Le voyagiste s’est attaché les services d’un historien qui nous racontera des anecdotes tout au long du voyage. Il prend la parole pour parler du canal de Panama mais surtout pour mettre en valeur, avec une insistance particulière , les turpides de Ferdinand de Lesseps qui a ruiné des milliers de souscripteurs et n’a jamais pu achever le canal après moult faillites. Il a même égratigné Gustave Eiffel qui aurait financé la tour Eiffel avec de l’argent détourné des fonds versés par des souscripteurs au canal de Panama. Cet exposé fut beaucoup trop long, avec des redites sans cesse mais j’ai noté une citation qui m’a frappé sur le rôle de la presse : « la presse lèche, lâche et lynche ». Chacun peut trouver des situations où ce fut le cas, Tapie par exemple et bien d’autres.
Nous arrivons à Panama et à la douane on procède comme aux Etats Unis, avec photographie et prise des empreintes des dix doigts.
Nos bagages sont pris en charge par le voyagiste et nous les trouverons plus tard dans nos chambres. Nous partons pour un tour en ville en bus. Notre guide est José qui parle un bon français. Il nous explique une chose absolument astucieuse. Ferdinand de Lesseps ayant creusé avec succès le canal de Suez n’avait trouvé que du sable à enlever. A Panama, sur la chaîne des Cordillères, c’est de la roche qu’il n’a jamais réussi à percer avec les budgets dont il disposait. Quand les Etats Unis sont intervenus après les faillites françaises, au lieu de creuser ils ont créé le plus grand lac artificiel du monde, à une hauteur de 26 mètres au-dessus des niveaux des deux océans. Les écluses servent donc à monter les bateaux sur ce lac en hauteur et à les redescendre ensuite. Il n’y avait donc quasiment rien à creuser mais juste à consolider les rives du lac. C’est assez génial.
Le bus nous montre quelques aspects de la ville où les buildings montent jusqu’au ciel avec une densité aussi forte qu’à Miami. Le bus s’arrête devant un site d’attrape-touristes pour du shopping sans intérêt. Nous passons devant le musée de la biodiversité que nous visiterons demain, fait par Frank Gehry, l’architecte de nombreux monuments dont celui de la fondation Vuitton et du musée Guggenheim de Bilbao. Le bâtiment est assez surprenant avec un patchwork de couleurs.
Nous arrivons à l’hôtel Trump Ocean Sun Casino de Panama situé sur la côte Pacifique. L’immeuble est gigantesque. Ma chambre est spacieuse et fonctionnelle. Je suis au 33ème étage et comme je suis sujet au vertige, je m’approche avec prudence de la balustrade de la terrasse de ma chambre.
Après une douche réparatrice car cela fait 21 heures que je suis levé, je me rends au 13ème étage. Le dîner se tient devant les nombreuses piscines de cet étage. Le buffet est de qualité moyenne, les saveurs étant passe-partout. On nous offre à tous des chapeaux panamas, ce qui est une attention charmante. Il est temps d’aller dormir.
notre vol annoncé à Roissy
notre avion, qui nous a transportés pendant trois semaines
l’instant Caviar avec Kaviari et un Ruinart
le repas et la mignonne petite salière (que ma voisine de cabine a collectionnée !)
l’arrivée à Panama
le pont des deux amériques, le seul qui relie les deux continents
le musée de la biodiversité que nous visiterons demain
la halte shopping assez inutile
vue sur la ville côté buildings
l’immeuble en vert et en verre est emblématique de Panama
mais il y a aussi de la pauvreté
l’hôtel Trump et son casino
vues de ma chambre (c’est assez gigantesque)
ma chambre
ne dites pas que j’ai craché du Trump, ce n’est que pour l’hygiène buccale !