Journée de shopping sur la 5ème Avenue, car il y a des rites incontournables. Je regarde les gens. Si les faciès que l’on croise à Paris peuvent se résumer à un certain nombre de types, disons de 15 à 20, ce nombre doit être multiplié par au moins 5 lorsqu’on est à New York.
Jamais une foule ne peut donner, où qu’on soit dans le monde, une telle image de diversité. Magasins de luxe, avec juste ce qu’il faut de condescendance de la part des vendeurs, et magasins d’électronique, bazars invraisemblables, où le vendeur a l’attitude du requin qui vient de repérer son poisson préféré qui nage seul, loin des siens. Déjeuner rapide dans une sandwicherie qui étale sur les murs qu’avant elle, aucun autre concept de restauration n’a jamais existé. Le plaidoyer pro domo est étalé partout. Lorsque l’on a de la mayonnaise incongrue sur du jambon qui dégouline en permanence sur les mains, on aimerait un peu moins d’auto gratulation.
Dîner au Gramercy Tavern un très sympathique restaurant bien rodé avec des amis épistolaires d’un forum américain sur le vin que je rencontre pour la première fois. Un Meursault (Les Beaune) Leroy 1999 très honnête mais manquant un peu de caractère, assez faible sur des coquilles Saint-Jacques, mais qui se dégourdit les jambes et redevient lui-même sur un ris de veau.
Un Pichon Longueville 1981 au nez parfait, apporté par mon hôte, tout en plaisir, et qui démontre la justesse de ce vin dans cette année là, beaucoup plus accomplie qu’on ne le dit. Le vin a une attaque douce, puis l’amertume prend le pouvoir, pour finir de la plus élégante façon. Un vin magnifique, beaucoup plus doué que ce qui est dit, qui s’élargit sur la viande d’un gibier bien traité. Vin qui a servi de bel accompagnateur d’une soirée fort agréable avec des gens charmants. Belle soirée permise par ce forum qui est la raison de ce voyage à New York.
Retour en chambre. Pas de carton de petit déjeuner que je puisse remplir. Le service, c’est forcément une affaire de volonté.