Des amis amateurs de vins et de cuisine sont venus nous rejoindre pour un week-end prolongé autour du 15 août. Le thème du dîner, qui est apparu presque spontanément, c’est l’année 2002. Il restait du Champagne Les Chétillons Pierre Péters magnum 2002 et l’idée qui vient est de l’associer avec un Chablis Grand Cru Moutonne Long-Dépaquit Albert Bichot 2002 sur un fromage de tête.
Le champagne est toujours aussi agréable, frais et romantique. Il donne un coup de pouce sérieux au chablis, assez profond, qui ne fait pas vraiment grand cru, mais qui, surtout, n’évoque pas le chablis. C’est un vin agréable, mais qui paraît loin de ses origines. Il réagit avec pertinence sur le fromage de tête.
Jean-Philippe a fait un risotto à l’encre de seiche et au rouget, qui est fait avec le riz qu’utilise Davide Bisetto, le chef italien du Casadelmar en Corse. C’est une petite merveille sur le Meursault Charmes 1er Cru domaine des Comtes Lafon 2002. Le nez du vin pétrole, et en bouche, ce qui s’impose, c’est la caractère toasté du vin. Il est riche, opulent et n’a pas l’extrémisme que l’on trouve parfois de goût de caramel. Le vin est assez réduit, mais se comporte de très belle façon. Sa mâche est agréable, fruitée d’un citron bien dosé et la résonnance du riz est superbe.
C’est sur un poulet que vont apparaître deux vins que je chéris et que j’ai voulu offrir à mes amis. Le Clos de la Roche Dujac 2002 a un nez riche et imposant. S’il était bu tout seul, on le trouverait splendide car il est joliment fruité, de belle consistance, et de belle longueur. En l’imaginant seul, je lui trouve beaucoup de talent et d’allant.
Mais il ne peut pas rivaliser avec le Chambertin Clos de Bèze Armand Rousseau 2002 au nez plus discret, qui est d’une définition absolument parfaite. Tout en lui glisse comme par miracle. Le vin est subtil, délicat, très changeant tant il développe d’harmoniques, et la partition est jouée avec une maestria extrême. Et c’est d’autant plus appréciable que l’année ne lui donne pas de gros bras. Il est élégant, distingué et complexe. C’est une belle leçon.
Le dessert est aux amandes et à la crème, plombant nos estomacs de sa richesse, mais délicieux. C’est sur lui que se finit le Péters.
Il reste suffisamment de chaque vin, sauf le champagne, pour que nous n’ayons pas à choisir les vins du déjeuner.