Funérarium, messe, enterrement. Pleurs, embrassades, cohésion familiale. Grands sentiments. Ma mère s’est éteinte à 93 ans. Elle n’a ni souffert ni décliné. Voulait-elle partir sur une mort "idéale", nous prenant par surprise alors qu’on la croyait taillée pour l’éternité ? L’esprit était donc à positiver l’événement et à dégager un bonheur familial.
J’avais prévu champagne petits fours. J’ai senti qu’un repas plairait à tous. A l’Ecu de France, à Chènevières, les tables se préparent sur l’instant pour 26 personnes, parents ou amis proches.
Le menu : cassolette de champignons, bar, fromage et tarte abricot. Délicatement préparé, goûteux.
Le champagne Pommery 1998 est facile à boire, expressif sans l’être trop. Un champagne qui se boit bien pour effacer les larmes.
Le Châteauneuf du Pape Vieux Télégraphe 1998 est un vin facile à comprendre par tous, car il y a dans la famille beaucoup de cousins pour qui le vin n’est pas un sujet de réflexion. Magnifique vin généreux, très agréable, ressenti par tous comme un cadeau.
Le Châteauneuf du Pape Beaucastel rouge 1990 partagé avec quelques amateurs est d’une grande perfection. Comme c’est une découverte, j’ai profité de l’occasion pour montrer à mes nièces comment on profite de ces vins rares.
Le Château d’Yquem 1981 est déjà d’un or brun, fort en bouche, très révélé par l’abricot. Une immense longueur d’un Yquem que je n’attendais pas à ce niveau là. Une cousine de 84 ans vint me voir et me dit : "tu sais, c’est mon premier Yquem".
Rires, joies, anecdotes. Ma mère a vécu en positivant toutes choses. Faire un repas de joie, c’était l’honorer.